Période d'Arles

Février 1888 à avril 1889

F. Références suivant catalogue raisonné J-B de la Faille (1928-1939-1970)
JH. Références suivant catalogue raisonné J. Hulsker (1979)

 

La charcuterie.
A Pork-Butcher's Shop Seen from a Window
Arles, février 1888. Amsterdam, Rijksmuseum, 
huile sur carton entoilé 39,5 x 32,5 cm, F 389,  JH 1359.
Lettre (464 F) de Vincent à Théo.
Les études que j’ai sont : une vieille femme Arlésienne, un paysage avec de la neige, une vue d’un bout de trottoir avec la boutique d’un charcutier. Les femmes sont bien belles ici, c’est pas une blague, par contraire le Musée d’Arles est atroce et une blague, et digne d’être à Tarascon. Il y a aussi un musée d’antiquités, vraies celles-là.

N° 076. Copie réalisée en avril 1999, huile sur carton entoilé  F 6.

 

Le Pont de Gleize près d’Arles.
The Gleize Bridge over the Vigueirat Canal 
 Arles, mars 1888. Tokio, collection privée, 
huile sur toile 46 x 49 cm,  F 396,  JH 1367.
Lettre (469 F) de Vincent à Théo.
Puis un autre paysage avec un petit pont rustique et laveuses également.

N° 077. Copie réalisée en février 2001, huile sur toile 40 x 40 cm.

 

Pêcher en fleurs  (souvenir de Mauve).
Pink Peach Treein Blossom (Reminiscence of Mauve)
Arles, mars 1888. Otterlo, Kröller-Müller, 
huile sur toile 73 x 59,5 cm,  F 394,  JH 1379.
Vincent vient d’apprendre, par sa sœur Wilhelmina, la mort d’Anton Mauve le 5 février. C’est ce peintre hollandais qui lui a donné ses premiers cours de peinture en1881. Ce tableau sera adressé à la veuve de Mauve en Hollande, par les soins de Théo.

N° 078. Copie réalisée en septembre 2000, huile sur toile  F 15.

 

Allée près d’Arles.
A Lanenear Arles
Arles, mai 1888. Kiel, Fondation Pommern, 
huile sur toile 61 x 50 cm, F 567,  JH 1419.

N° 079. Copie réalisée en février 1999, huile sur toile  F 10.

 

Le Pont Langlois, avec dame au parapluie.
The Langlois Bridge at Arles 
Arles, mai 1888. Cologne, Wallraf-Richartz-Museum, 
huile sur toile 49,5 x 64 cm,  F 570,  JH 1421.

Lettre (476 F) de Vincent à Théo.
Alors après dîner j’ai mis en train le même tableau que je destine à Tersteeg, « Le Pont de l’Anglais », pour toi.

Lettre (488 F) de Vincent à Théo.
J’ai deux nouvelles études, un pont et le bord d’une grande route. Beaucoup de motifs d’ici sont absolument, comme caractère, la même chose que la Hollande; la différence est dans la couleur. Il y a partout du soufre là que tape le soleil.
N° 080. Copie réalisée en juillet 2000, huile sur toile  P 12.

 

Plaine de la Crau avec la ruine de Montmajour.
Harvestat La Crau with Montmajour in the Background
 Arles, juin 1888. Amsterdam, Rijksmuseum, 
huile sur toile 73 x 92 cm,  F 412,  JH 1440.
Lettre (497 F) de Vincent à Théo.
La nature près d’Aix où travaille Cézanne c’est juste la même qu’ici. C’est toujours la Crau. Si en revenant avec ma toile je me dis : « Tiens voilà que je suis arrivé juste à des tons au père Cézanne », je veux seulement dire ceci que Cézanne étant du pays même comme Zola, et le connaît donc si intimement il faut qu’on fasse intérieurement le même calcul pour arriver à des tons pareils. Va sans dire que vus ensemble cela se tiendrait, mais ne se ressemblerait pas.

N° 081. Copie réalisée en avril 1999, huile sur toile  F 20.

 

Vue des Saintes-Maries.
View of Saintes-Maries
Arles, juin 1888. Otterlo, Kröller-Müller, 
huile sur toile 64 x 53 cm, F 416,  JH 1447.
Lettre (499 F) de Vincent à Théo.
 Je ne crois pas qu’il y ait 100 maisons dans ce village ou dans cette ville.
Le principal édifice après la vieille église, forteresse antique, est la caserne. Et encore quelles maisons – comme dans nos bruyères et tourbières de Drenthe, tu en verras des spécimens dans les dessins.

N° 082. Copie réalisée en mai 2000, huile sur toile  F 12.

 

Barques de pêche près des Saintes-Maries.
Seascapeat Saintes-Maries 
Arles, juin 1888. Moscou, Musée Pouchkine, 
huile sur toile 44 x 53 cm,  F 417,  JH 1453.
Lettre (499 F) de Vincent à Théo.
Je t’écris de Saintes-Maries au bord de la Méditerranée enfin. La Méditerranée a une couleur comme les maquereaux, c’est à dire changeante, on ne sait pas toujours si c’est vert ou violet, on ne sait pas toujours si c’est bleu, car la seconde après le reflet changeant a pris une teinte rose ou grise.

N° 083. Copie réalisée en janvier 2000, huile sur toile  F 10.

 

Mas blancs aux Saintes-Maries.
Three White Cottages in Saintes-Maries 
Arles, Juin 1888. Zurich, Kunsthaus Zürich, 
huile sur toile 33,5 x 41,5 cm,  F 419,  JH, 1465.
Lettre (B 6 F) de Vincent à Émile Bernard.
Encore dans ce paysage si naïf  lequel est censé nous représenter une cabane blanchie entièrement  à la chaux (le toit aussi), posée sur un terrain orangé certes, car le ciel du midi et la Méditerranée bleue, provoquent un orangé d’autant plus intense que la gamme des bleus est plus montée de ton. La note noire de la porte , des vitres, de la petite croix sur le faîte font qu’il y ait un contraste simultané de blanc et noir agréable à l’œil tout autant que celui du bleu avec l’orangé.

N° 084. Copie réalisée en juin 1999, huile sur toile  F 6.

 

Barques aux Saintes-Maries.
Fishing Boats on the Bitch at Saintes-Maries 
Arles,  juin 1888. Amsterdam, Rijksmuseum, 
huile sur toile 65 x 81,5 cm,  F 413,  JH 1460.
Vincent a réalisé ce tableau dans son atelier à Arles, d’après des dessins et une aquarelle qu’il avait faits lors de son voyage aux Saintes-Maries.
Lettre (500 F) de Vincent à Théo.
Je t’envoie par même courrier les dessins de Saintes-Maries. Au moment de partir le matin, fort de bonne heure, j’ai fait le dessin des bateaux, et j’en ai le tableau en train, toile de 30 avec davantage de mer et de ciel à droite.
C’était avant que les bateaux ne fichaient le camp, je l’avais observé tous les autres matins, mais comme ils partent de bonne heure, n’avais pas eu le temps de la faire.

N° 085. Copie réalisée en novembre 1993, huile sur toile  F 20.

 

Le Zouave assis.
The Seated Zouave
Arles, juin 1888. Argentine, collection privée,  
huile sur toile 81 x 65 cm, F 424,  JH 1488.
Lettre (501 F) de Vincent à Théo.
 j’ai enfin un modèle- un zouave- c’est un garçon à petite figure, à cou de taureau, à l’œil de tigre, et j’ai commencé par un portrait et recommencé par un autre; le buste que j’ai peint est horriblement dur, en uniforme du bleu des casseroles émaillées bleues, à passementerie d’un rouge orangé fané, avec deux étoiles sur la poitrine, un bleu commun et bien dur à faire.
La tête féline très bronzée coiffée d’un bonnet garance je l’ai plaqué contre une porte peinte en vert….

N° 086. Copie réalisée en octobre 2001, huile sur toile  F 15.

 

Champ de blé avec gerbes et moissonneurs.
Wheat Stacks with Reaper
 Arles, juin 1888. Stockholm, Nationalmuseum, 
huile sur toile 53 x 66 cm,  F 560,  JH 1482.

N° 087. Copie réalisée en janvier 2001, huile sur toile  F 12.

 

L’Artiste-peintre sur le chemin du travail.
The Painter on His Way to Work
Arles, juillet 1888. Brûlé pendant la seconde guerre mondiale, anciennement à Magdebourg, Kaiser-Friedrich-Museum, 
huile sur toile 48 x 44 cm, F 448,  JH 1491.
Lettre (524 F) de Vincent à Théo.
(Vincent informe Théo d’un envoi d’études qu’il recevra par l’intermédiaire du sous-lieutenant des Zouaves Milliet).
Il y a par exemple une pochade que j’ai faite de moi, chargé de boîtes, de bâtons, d’une toile, sur la route ensoleillée de Tarascon.

N° 088. Copie réalisée en février 1999, huile sur toile  F 10.
 

Portrait de Joseph Roulin.
Portrait of the Postman Joseph Roulin

Arles, août 1888. Detroit, collection Walter B. Ford II, 
huile sur toile 64 x 48 cm, F 433,  JH 1524.
Lettre (517 F) de Vincent à Théo.
Maintenant j’ai deux figures donc en train, une tête et un buste avec les mains d’un vieux facteur en uniforme bleu foncé. IL a une tête socratique intéressante à peindre.
Lettre (518 F) de Vincent à Théo.
Semaine dernière j’ai non seulement fait un, mais même deux portraits de mon facteur, un mi-corps avec mains et une tête grandeur nature, le bonhomme n’acceptant pas d’argent, été plus chère mangeant, buvant avec moi et je lui donne en outre la Lanterne de Rochefort.

N° 089. Copie réalisée en août 2000, huile sur toile  P 12.

 

Portrait de Patience Escalier.
Portrait of Patience Escalier
Arles, août 1888. Athènes, collection Stavios S. Niarchos,  
huile sur toile 69 x 56 cm, F 444,  JH 1563.
Lettre (520 F) de Vincent à Théo.
Sous peu tu vas faire la connaissance  avec le sieur Patience Escalier, espèce d’homme à la houe, vieux bouvier camarguais, actuellement jardinier dans un mas de la Crau.

N° 090. Copie réalisée en mars 2000, huile sur toile  F 12.

 

Barges à charbon.
Coal Barges
Arles, août 1888. Annapolis (Md.), Albright-Knox Art Gallery, 
huile sur toile 71 x 95 cm, F 437,  JH 1570.
Lettre (526 F) de Vincent à Théo.
J’ai revu aujourd’hui ce petit bateau à charbon avec des ouvriers qui le déchargent, dont je t’ai déjà parlé, au même endroit des bateaux de sable dont je t’ai envoyé un dessin. Ce serait un fameux motif. Seulement je commence de plus en plus à chercher un technique simple, qui peut-être n’est pas impressionniste.
 

N° 091. Copie réalisée en juin 1999, huile sur toile  P 12.

 

 

Les roulottes, campement de bohémiens.
Encampment of Gypsies with Caravans 
 Arles, août 1888. Paris, Musée d’Orsay, 
huile sur toile 45 x 51 cm,  F 445,  JH 1554.
Lettre (522 F) de Vincent à Théo.
Puis une petite étude d’une halte de forains, voitures rouges et vertes; également une petite étude de wagons du Paris-Lyon-Méditerranée, lesquelles deux dernières études ont été approuvées comme « bien dans la note moderne », par le jeune émule du général Boulanger, le très brillant sous-lieutenant zouave.

N° 092. Copie réalisée en octobre 2000,  huile sur toile  F 10.

 

Douze tournesols dans un vase.
Still Life : Vase with Twelve Sunflowers
Arles, août 1888. Munich, Neue Pinakothek,  
huile sur toile 91 x 72 cm, F 456,  JH 1561.
Lettre (526 F) de Vincent à Théo.
J’ai trois toiles en train : 
1° 3 grosses fleurs dans un vase vert, fond clair, toile de 15; 
2° 3 fleurs , une fleur en semence et effeuillée et un bouton sur fond bleu de roi,
toile de 25; 3° douze fleurs et boutons dans un vase jaune (toile de 30). Ce dernier est donc clair sur clair et sera le meilleur j’espère. Je ne m’arrêterai probablement pas là.

N° 093. Copie réalisée en octobre 2001, huile sur toile  F 20.

 

Quatorze tournesols dans un vase.
Still Life : Vase with Fifteen Sunflowers
Arles, août 1888. Londres, National Gallery, 
huile sur toile 93 x 73 cm, F454,  JH1562.
Lettre (527 F) de Vincent à Théo.
Maintenant j’en suis au quatrième tableau de tournesols. Ce quatrième est un bouquet de quatorze fleurs et est sur un fond jaune, comme une autre nature morte de coings et de citrons, que j’ai faite dans le temps.
Seulement comme c’est beaucoup plus grand, cela produit un effet assez singulier, et je crois que cette fois-ci c’est peint avec plus de simplicité que les coings et citrons.

N° 094. Copie réalisée en novembre 1999, huile sur toile  F 20.

 

La Maison jaune (la maison de Vincent).
Vincent's House in Arles (The Yellow House)
Arles, septembre 1888. Amsterdam, Rijksmuseum, 
huile sur toile 72 x 91,5 cm,  F 464,  JH 1589
Lettre (543 F) de Vincent à Théo.
Pareillement croquis d’une toile de 30 carrée représentant la maison et son entourage sous un soleil de soufre, sous un ciel de cobalt pur. Le motif est d’un dur ! Mais justement je veux le vaincre. Car c’est terrible, ces maisons jaunes dans le soleil, et puis l’incomparable fraîcheur du bleu. Tout le terrain est jaune aussi. Je t’en enverrai encore un meilleur dessin que ce croquis de tête, la maison à gauche est rose à volets verts, celle qui est ombragée par un arbre.

N° 095. Copie réalisée en juin 2000, huile sur toile  F 15.

 

Le vieux Moulin.
The Old Mill
Arles, septembre 1888. Buffalo (N.Y.), Albright-Knox Art Gallery, 
huile sur toile 64,5 x 54 cm, F 550,  JH 1577.
Lettre (535 F) de Vincent à Théo.
J’ai une étude de vieux moulin, peinte en ton rompus comme le « Chêne sur le rocher », cette étude que tu disais avoir encadrée avec le semeur.

N° 096. Copie réalisée en mars 2001, huile sur toile  F 12.

 

Autoportrait (dédié à Paul Gauguin).
Self-Portrait (Dedicated to Paul Gauguin)
Arles, septembre 1888.    Cambridge (Mass.), Fogg Art Museum, 
huile sur toile 62 x 52 cm,  F 476,  JH 1581.
Lettre (535 F) de Vincent à Théo.
Si le plan d’une association plus sérieuse doive pas s’exécuter, c’est égal, mais alors chacun doit reprendre son droit d’agir. Ma lettre à Gauguin est partie, je leur ai demandé un échange s’ils veulent, j’aimerais tant avoir ici le portrait de Bernard par Gauguin et celui de G. par B.
Lettre (537 f) de Vincent à Théo.
J’ai acheté exprès un miroir assez bon pour pouvoir travailler d’après moi-même à défaut de modèle, car si j’arrive à pouvoir peindre la coloration de ma propre tête, ce qui n’est pas sans présenter quelque difficulté, je pourrai bien aussi peindre les têtes des autres bonshommes et bonnes femmes.

N° 097. Copie réalisée en janvier 2001, huile sur toile  F 10.

 

La nuit étoilée sur le Rhône.
Starry Night Over the Rhone
 Arles, septembre 1888. Paris, Musée d’Orsay, 
huile sur toile 72,5 x 92 cm,  F 474,  JH 1592.
Lettre (543 F) de Vincent à Théo.
Ci-inclus petit croquis d’une toile de 30 carrée, enfin le ciel étoilé peint la nuit même sous un bec de gaz. Le ciel est bleu vert, l’eau est bleue de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et les reflets sont or roux et descendent jusqu’au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l’or brutal du gaz. Deux figurines colorées d’amoureux à l’avant-plan.

N° 098. Copie réalisée en septembre 2000, huile sur toile  F 15.

 

Terrasse du café le soir, place du Forum.
The Cafe Terrace on the Place du Forum, Arles, at Night
Arles, septembre 1888. Otterlo, Kröller-Müller, 
huile sur toile 81 x 65,5 cm,  F 467,  JH 1580.
Lettre (W 7 F) de Vincent à Wilhelmina.
J’ai été interrompu justement par le travail que m’a donné de ces jours-ci un nouveau tableau représentant l’extérieur d’un café le soir. Sur la terrasse il y a de petites figurines de buveurs. Une immense lanterne jaune éclaire la terrasse, la devanture, le trottoir, et projette même une lumière sur les pavés de la rue qui prend une teinte de violet rose. Les pignons des maisons d’une rue qui file sous un ciel bleu constellé d’étoiles, sont bleu foncé ou violets avec un arbre vert. Voilà un tableau de nuit sans noir, rien qu’avec du beau bleu et du violet et du vert et dans cet entourage la place illuminée se colore de soufre pâle, de citron vert. Cela m’amuse énormément de peindre la nuit sur place.

N° 099. Copie réalisée en octobre 1999, huile sur toile  F 20.

 

Café de nuit, place Lamartine.
The Night Cafe in the Place Lamartine in Arles 
Arles, septembre 1888. New Haven (Conn.), Yale University Art Gallery, 
huile sur toile 70 x 89 cm, F 463,  JH 1575.
Lettre (W 7 F) de Vincent à Wilhelmina.
Je viens de terminer une toile qui représente un intérieur de café la nuit éclairé par des lampes. Quelques pauvres rôdeurs de nuit dorment dans un coin. La salle est peinte en rouge et là-dedans sous le gaz le billard vert qui projette une immense ombre sur le plancher. Dans cette toile il y a 6 ou 7 rouges différents depuis le rouge sang jusqu’au rose tendre faisant opposition à autant de verts pâles ou foncés.
Lettre (534 F) de Vincent à Théo.
Dans mon tableau de « Café de nuit », j’ai cherché à exprimer que le café est un endroit où l’on peut se ruiner, devenir fou, commettre des crimes. Enfin j’ai cherché par les contrastes de rose tendre et de rouge sang et lie de vin, de doux vert Louis XV et Véronèse, contrastant avec les verts jaunes et les verts bleus durs, tout cela dans une atmosphère de fournaise infernale, de soufre pâle, exprimer comme la puissance des ténèbres d’un assommoir.

N° 100. Copie réalisée en février 2001, huile sur toile  F 15.

 

Portrait du sous-lieutenant des Zouaves Milliet.
Portrait of Milliet Second Lieutenant of the Zouaves
Arles, septembre 1888. Otterlo, Kröller-Müller,  
huile sur toile 60 x 49 cm, F 473,  JH 1588.
Lettre (553b F) de Vincent à E. Boch.
Votre portrait est dans ma chambre à coucher avec celui de Milliet le zouave que je viens de faire. Je voudrais bien vous prier de me faire un échange d’une de vos études des charbonnages. Attendez, je vous enverrai de mon côté d’abord une étude, alors que je serai sûr que cela en sera une qui vous paraîtra tout inconnue.

N° 101. Copie réalisée en octobre 1999, huile sur toile  F 10.

 

Portrait d’Eugène Boch.
Portrait of Eugene Boch
Arles, septembre 1888. Paris, Musée d’Orsay, 
huile sur toile 60 x 45 cm, F 462,  JH  1574.
Lettre (W 7 F) de Vincent à Wilhelmina.
Mais j’y veux un grand luxe de portraits et d’études peintes de figures que je compte faire au fur et à mesure. J’en ai un pour commencer, le portrait d’un jeune impressionniste belge. Je l’ai peint un peu en poète, la tête fine et nerveuse se détachant sur un fond de ciel de nuit d’un outremer profond avec les scintillements des étoiles.

N° 102. Copie réalisée en octobre 1999, huile sur toile  P 10.

 

La chambre de Vincent.
Vincent's Bedroom in Arles
 Arles, octobre 1888. Amsterdam, Rijksmuseum, 
huile sur toile 72 x 90 cm,  F 482,  JH 1608.
Lettre (554 F) de Vincent à Théo.
Toujours toile de 30. Cette fois-ci ma chambre à coucher tout simplement, seulement la couleur doit ici faire la chose et en donnant par sa simplification un style plus grand aux choses, être suggestive ici du repos ou du sommeil en général. Enfin la vue du tableau doit reposer la tête ou plutôt l’imagination.
Les murs sont d’un violet pâle. Le sol à carreaux rouges. Le bois du lit et les chaises sont jaune beurre frais, le drap et les oreillers citron vert très clair. La couverture rouge écarlate. La fenêtre verte. La table à toilette orangée, la cuvette bleue. Les portes lilas. Et c’est tout – rien dans cette chambre à volets clos. La carrure des meubles doit maintenant encore le repos inébranlable. Les portraits sur le mur
(voir N° 101 et 102 précédents) et un miroir et un essuie-mains et quelques vêtements. Le cadre – comme il n’y a pas de blanc dans le tableau – sera blanc.

N° 103. Copie réalisée en mars 1999, huile sur toile  F 15.

 

Portrait de la mère de l’Artiste.
Portrait of the Artist's Mother  
Arles, octobre 1888. Pasadena (Cal.), Noton Simon Museum of Art,  
huile sur toile 40,5 x 32,5 cm, F 477,  JH 1600.
Lettre (546 F) de Vincent à Théo.
Je t’écris en hâte, je travaille à un portrait. C’est à dire que je fais un portrait de notre mère pour moi. Je ne peux pas voir la photographie sans couleur, et je cherche à en faire un avec de la couleur harmonieuse, comme je la vois en souvenir.

N° 104. Copie réalisée en août 1999, huile sur carton entoilé  F 6.

 

Les Amoureux : Jardin du Poète IV.
The Lovers The Poet's Garden IV
 Arles, octobre 1888. 
Autrefois à Berlin, Nationalgalerie, confisqué par le gouvernement nazi en 1937, 
considéré comme "dégénéré", vraisemblablement détruit,

 huile sur toile 75 x 92 cm,  F 485,  JH 1615.

Lettre (556 F) de Vincent à Théo.

Voici croquis bien vague de ma dernière toile, une rangée de cyprès verts contre un ciel rose avec un croissant citron pâle.
Avant-plan de terrain vague et du sable et quelques chardons. Deux amoureux, l’homme bleu pâle à chapeau jaune, la femme a un corsage rose et une jupe noire. Cela fait la quatrième toile du « Jardin du poète » qui est la décoration de la chambre à Gauguin.


N° 105. Copie réalisée en avril 2002, huile sur toile  F 15.

 

La diligence de Tarascon.
Tarascon Diligence
 Arles, octobre 1888. New York, The H. et R. Pearlman Foundation, Inc,
huile sur toile 72 x 92 cm,  F 478a,  JH 1605.
Lettre (552 F) de Vincent à Théo.
As-tu déjà relu Tartarin, ah, ne l’oublie pas! Te rappelles-tu dans Tartarin la complainte de la vieille diligence de Tarascon, cette admirable page? Eh bien, je viens de la peindre cette voiture rouge et verte, dans la cour de l’auberge. Tu verras. Ce croquis hâtif t’en donne la composition, avant-plan simple de sable gris, fond aussi très simple, murailles roses et jaunes avec fenêtres à persiennes vertes, coin de ciel bleu. Les deux voitures très colorées, vert, rouge, roues jaune, noir, bleu, orangé. Toile de 30 toujours. Les voitures sont peintes à la Monticelli avec des empâtements.
Tu avais dans le temps un bien beau Claude Monet représentant quatre barques colorées sur une plage. Eh bien, c’est ici des voitures, mais la composition est dans le même genre.
N° 106. Copie réalisée en juin 2000, huile sur toile  F 15.

 

L’Arlésienne : Madame Ginoux avec livres.
L'Arlesienne : Madame Ginoux with Books
Arles, novembre 1888. New York, The Metropolitan Museum of Art, 
huile sur toile 91,4 x 73,7 cm, F 488,  JH 1624.
Lettre (559F) de Vincent à Théo.
Ensuite j’ai enfin une Arlésienne, une figure (toile de 30) sabrée dans une heure, fond citron pâle, le visage gris, l’habillement noir, noir noir, du bleu de prusse tout cru. Elle s’appuie sur une table verte et est assise dans un fauteuil de bois orangé.
Lettre (573 F) de Vincent à Théo.
As-tu vu lors de ta hâtive visite le portrait en noir et jaune de Mme. Ginoux? C’est là un portrait peint en trois quarts d’heure. Il faut que je finisse pour le moment.

N° 107. Copie réalisée en mars 1999, huile sur toile  F 12.
 

 

La Vigne rouge.
The Red Vineyard 
Arles, novembre 1888. Moscou, Musée Pouchkine, 
huile sur toile 75 x 93 cm,  F 495,  JH 1626.
Lettre (561 F) de Vincent à Théo.
J’ai fini moi aussi une toile d’une vigne pourpre et jaune, avec des figurines bleues et violettes et un soleil jaune. Je crois que tu pourras mettre cette toile à côté des paysages de Monticelli.

Ce tableau avec les tournesols, entre-autres, ont été exposés au Salon des Vingt à Bruxelles, en février 1890. Il est généralement admis que ce tableau serait le seul vendu par Van Gogh de son vivant, et qu’il aurait été acheté pour 400 Francs belges par Anne Boch, sœur du peintre et poète Eugène Boch.

N° 108. Copie réalisée en juillet 1999, huile sur toile  F 12.

 

Souvenir du jardin à Etten.
Memory of the Garden at Etten 
Arles, novembre 1888. Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage, 
huile sur toile 73,5 x 92,5 cm,  F 496,  JH 1630.

Lettre (560 F) de Vincent à Théo.

Mais je ne trouve pas désagréable de chercher à travailler d’imagination, puisque cela me permet de ne pas sortir. Travailler dans la chaleur d’une étuve ne me gêne pas, mais le froid ne fait pas mon affaire comme tu sais. Seulement j’ai raté cette chose que j’ai faite du jardin à Nuenen, et je sens que pour les travaux d’imagination il faut aussi l’habitude.

Lettre ( W 9 F) de Vincent à Wilhelmina.

Je viens maintenant de peindre pour mettre dans ma chambre à coucher, un souvenir du jardin à Etten et en voici un croquis. C’est une toile assez grande. Voici maintenant pour la couleur. Des deux promeneuses la plus jeune porte un châle écossais carrelé vert et orangé et un parasol rouge. La vieille a un châle violet bleu, presque noir. Mais un bouquet de dahlias jaune citron les uns, panachés roses et blancs les autres, vient éclater cette figure sombre. Derrière elles quelques buissons de cèdre ou de cyprès d’un vert émeraude. ….
.…. Voilà, je sais que cela n’est peut-être guère ressemblant mais, pour moi, cela me rend le caractère poétique et le style du jardin tels que je les sens. De même supposons, que ces promeneuses soient toi et notre mère, supposons alors même qu’il n’y aurait aucune, absolument aucune, ressemblance vulgaire et niaise – le choix voulu de la couleur, le violet sombre violemment taché par le citron des dahlias, me suggère la personnalité de la mère.
   
                                     Lettre (562 F) de Vincent à Théo.
J’ai travaillé à deux toiles. Un souvenir de notre jardin à Etten, avec des choux, des cyprès, des dahlias et des figures, puis une « Liseuse de roman »……Gauguin me donne courage d’imaginer et les choses d’imagination certes prennent un caractère plus mystérieux.

N° 109. Copie réalisée en mars 2001, huile sur toile  F 12.

 

La Berceuse (Madame Augustine Roulin).
Madame Roulin Rocking the Cradle (La Berceuse)
Arles, janvier 1889. Chicago, The Art Institute of Chicago, 
huile sur toile 93 x 73 cm, F 506,  JH 1670.
Madame Roulin est représentée assise dans le fauteuil de Gauguin. La corde entre ses mains sert à bercer son nouveau-né. Ce tableau sera réalisé 5 fois.
Lettre (576 F) de Vincent à Théo.
J’ai fait la « Berceuse » trois fois, or Mme. Roulin étant le modèle et moi n’étant que le peintre, je lui ai laissé choisir entre les trois, elle et son mari, seulement en conditionnant que de celle qu’elle prendrait j’en ferais encore une répétition pour moi, laquelle actuellement j’ai en train.
Lettre (592 F) de Vincent à Théo.
Gauguin s’il veut l’accepter, tu lui donneras un exemplaire de « La Berceuse » qui n’était pas montée sur châssis, et à Bernard aussi, comme témoignage d’amitié.

N° 110. Copie réalisée en mai 2001, huile sur toile  F 12.
 

Le Fumeur.
 The Smoker

Arles, décembre 1888. Merion Station, Pa. The Barnes Foundation, 
huile sur toile 62 x 47 cm, F 534,  JH 1651.

Ce tableau n'a jamais été exposé en dehors de la Fondation Barnes aux Etats-Unis.

N° 111. Copie réalisée en mars 2002, huile sur toile  P 12.

 

La chaise de Vincent avec sa pipe.
Vincent's Chair with His Pipe
Arles, décembre 1888. Londres, National Gallery, 
huile sur toile 93 x 73,5 cm, F 498,  JH 1635
Lettre (571 F) de Vincent à Théo.
Je viens de travailler encore aujourd’hui au pendant, ma chaise vide à moi, une chaise de bois blanc avec une pipe et un cornet de tabac. Dans les deux études comme dans d’autres, j’ai moi cherché un effet de lumière avec de la couleur claire, De Haan comprendrait probablement ce que je cherche, si tu lui dis ce que je t’écris à ce sujet. Quelque longue que soit maintenant cette lettre, dans laquelle j’ai cherché à analyser le mois, et dans laquelle je me plains un peu de l’étrange phénomène que Gauguin ait préféré ne pas me reparler, tout en s’éclipsant, il me reste à y ajouter quelques mots d’appréciation. Ce qu’il y a de bon c’est qu’il sait à merveille diriger la dépense de jour en jour.

N° 112. Copie réalisée en mai 1999, huile sur toile  F 12.

 

                      Le fauteuil de Paul Gauguin.
                            
Paul Gauguin's Armchair
                                                                    Arles, décembre 1888, Amsterdam, Rijksmuseum,
                             huile sur toile 90,5 x 72,5 cm, F 499,  JH 1636.

                                      Lettre (563 F) de Vincent à Théo.
En attendant je peux toujours te dire que les deux dernières études sont assez drôles.
Toile de 30, une chaise en bois et en paille toute jaune sur des carreaux rouges contre un mur (le jour).
Ensuite le fauteuil de Gauguin rouge et vert, effet de nuit, mur et plancher rouge et vert aussi, sur le siège deux romans et une chandelle. Sur toile à voile à pâte grasse.

                                      Lettre (571 F) de Vincent à Théo.

Je voudrait bien que De Haan voie une étude de moi d’une chandelle allumée et de deux romans (l’un jaune, l’autre rose) posés sur un fauteuil vide (justement le fauteuil de Gauguin) toile de 30, en rouge et vert.

N° 113. Copie réalisée en août 2000, huile sur toile  F 12.

 

Autoportrait (L’Homme à la pipe).
Self-Portrait with Bandaged Ear and Pipe
Arles, janvier 1889. Chicago, collection Leigh B. Block, 
huile sur toile 51 x 45 cm, F 529,  JH 1658.
Lettre (574 F) de Vincent à Théo.
Seulement quelques mots pour te dire que ma santé et le travail avancent comme-ci comme-ça. Ce que je trouve déjà étonnant lorsque je compare mon état d’aujourd’hui à celui d’il y a un mois. Je savais bien qu’on pouvait se casser bras et jambes auparavant et qu’alors après cela pouvait se remettre, mais j’ignorais qu’on pouvait se casser la tête cérébralement et qu’après cela se remettait aussi. Il me reste bien un certain « à quoi bon se remettre» dans l’étonnement que me cause une guérison en train, sur laquelle j’étais hors d’état d’oser compter. Lors de ta visite (à Arles) je crois que tu dois avoir remarqué dans la chambre de Gauguin les deux toiles de 30 des tournesols.


N° 114. Copie réalisée en janvier 2001, huile sur toile  F 10.

 

Le Facteur Joseph Roulin.
Portrait of the Postman Joseph Roulin
Arles, avril 1889. Merion Station, Pa. Tle Barnes Foundation,
  huile sur toile 67,5 x 56 cm, F 435,  JH 1674.
Ce tableau n'a jamais été exposé en dehors de la Fondation Barnes aux Etats-Unis.

Lettre (560 F) de Vincent à Théo.

Mais j’ai fait des portraits de toute une famille, celle du facteur dont j’ai déjà précédemment fait la tête – l’homme, la femme, le bébé, le jeune garçon et le fils de 16 ans, tous des types  et bien français quoique cela ait  l’air Russes. Toile de 15. Cela tu sens combien je me sens dans mon élément et que cela me console jusqu’à un certain point de n’être pas un médecin.

N° 115. Copie réalisée en mars 2002, huile sur toile  F 12.

 

L’Hôpital d’Arles.
Ward in the Hospital in Arles
 Arles, avril 1889. Winterthur, collection Oskar Reinhart, 
huile sur toile 74 x 92 cm F 646,  JH 1686.
Lettre (W 11 F) de Vincent à Wilhelmina.
Je travaille cependant et viens de faire deux tableaux de l’hospice, l’un  une salle, une très longue salle, avec les rangées de lits à rideaux blancs où se meuvent quelques figures de malades. Les murs, le plafond aux grandes poutres, tout est blanc d’un blanc lilas ou d’un blanc vert. Ça et là une fenêtre à rideau rose ou vert clair. Le carreau en briques rouges. Au fond une porte surmontée d’un crucifix. C’est très très simple.

Ce tableau sera terminé en septembre 1889 à Saint Rémy de Provence.
Lettre (W 15 F) de Vincent à Wilhelmina.
A présent je travaille à une salle d’hôpital. Sur le devant un grand poêle noir autour duquel quelques formes grises et noires de malades, puis, derrière la salle très longue dallée de rouge avec les deux rangées de lits, les murailles blanches…….

N° 116. Copie réalisée en avril 2001, huile sur toile  F 15.

 

Le jardin de l’Hôpital d’Arles.
The Courtyard of the Hospital at Arles 
Arles, avril 1889. Winterthur, collection Oskar Reinhart, 
huile sur toile 73 x 92 cm,  F 519,  JH 1687.
Lettre (W 11 F) de Vincent à Wilhelmina.
Et alors comme pendant, la cour intérieure. C’est une galerie à arcades comme dans les bâtiments arabes, blanchie à la chaux. Devant ces galeries un jardin antique avec un étang au milieu et huit parterres de fleurs, du myosotis, des roses de Noël, des anémones, des renoncules, de la giroflée, des marguerites etc…
Et sous la galerie des orangers et des lauriers-roses. C’est donc un tableau tout plein de fleurs et de verdure printanière. Trois troncs d’arbres noirs et tristes cependant le traversent comme des serpents et sur le premier plan quatre grands buissons tristes de buis sombre. Les gens d’ici n’y voient pas grand-chose probable, mais cependant cela a tant été toujours mon désir de peindre pour ceux qui ne connaissent pas le côté artistique d’un tableau.

N° 117. Copie réalisée en novembre 2001, huile sur toile  F 20.